Communiqué de presse Ouverture Entre «Brücke» et «Blauer Reiter». Hanna Bekker vom Rath, promotrice de l’art moderne
22/11/2013—23/02/2014
Hanna Bekker vom Rath, sainte patronne de l’art «dégénéré»
En consacrant une exposition Hanna Bekker vom Rath, dont le combat courageux a permis de sauver de l’oubli de nombreux artistes dits «dégénérés», le Zentrum Paul Klee aborde une thématique particulièrement explosive. La collectionneuse a fait partie des rares personnalités ayant imperturbablement résisté au régime national-socialiste, tandis que des marchands d’art comme Hildebrand Gurlitt profitaient du système. C’est en effet chez son fils, à Munich, que la police allemande vient de retrouver 1406 chefs d’œuvres que l’on croyait disparus depuis la deuxième guerre mondiale.
Cette découverte suscite des réactions dans le monde entier. La liste des œuvres retrouvées chez Cornelius Gurlitt contient tous les noms d’artistes soutenus par Hanna Bekker vom Rath et qui forment aussi le cœur de la nouvelle exposition au Zentrum Paul Klee, Entre «Brücke» et «Blauer Reiter». Hanna Bekker vom Rath, promotrice de l'art moderne a été une sainte patronne pour des artistes comme Max Beckmann, Erich Heckel, Ernst Ludwig Kirchner, Käthe Kollwitz, Otto Müller, Karl Schmidt-Rottluff – et, finalement, Paul Klee, dont les œuvres avaient également été confisquées par les nazis.
Hanna Bekker vom Rath (1893–1983) a été l’une des ambassadrices les plus remarquables de l’avant-garde artistique. Durant les années 1920, elle s’était liée d’amitié avec les principaux artistes de l’expressionnisme allemand. D’abord spontané, son soutien s’est transformé en véritable mission: elle a acheté des œuvres, invité des peintres à Hofheim, près de Wiesbaden, dans sa légendaire maison bleue, où elle les mettait en contact avec des collectionneurs. Défendant courageusement les artistes pendant le nazisme – que ce soit en montant des expositions secrètes dans son atelier berlinois ou dans sa maison bleue – elle est devenue une amie sur qui les artistes mis hors-la-loi pouvaient compter.
Pendant le nazisme, sa maison bleue était devenue un refuge pour les artistes et graphistes pourchassés. Les artistes et intellectuels juifs comme Ludwig Meidner ou Rosa Schapire y passaient souvent. Les peintres Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff et l’artiste Ida Kerkovius restèrent toute leur vie en contact avec la collectionneuse et galeriste. Hanna Bekker vom Rath a même fait construire un atelier dans le jardin de la maison bleue pour Karl Schmidt-Rottluff.
Après guerre, en 1947, Hanna Bekker vom Rath a fondé le Cabinet d’art de Francfort. Le fait que l’expressionnisme allemand ait alors pu retrouver son importance mondiale est grandement à mettre sur le compte de la collectionneuse et de son infatigable combat pour l’art moderne.
L’exposition, préparée en collaboration avec le Museum Wiesbaden, présente pour la première fois en Suisse l’ancienne collection d’Hanna Becker vom Rath, qui comprend des œuvres de Max Beckmann, Karl Schmidt-Rottluff, Ernst Ludwig Kirchner, Emil Nolde, Alexej Jawlensky, Paul Klee, Kurt Schwitters, Alberto Giacometti, Käthe Kollwitz ou Willi Baumeister.
Dr. Michael Baumgartner est le commissaire d’exposition.
Marian Stein-Steinfeld, petite fille de la collectionneuse et directrice des archives Hanna Bekker vom Rath, sera à disposition pour des interviews.
L'ouverture a lieu le 21 novembre 2013 à 18h00. Entrée libre
Renseignements
supplémentaires:
Maria-Teresa
Cano, responsable communication et médiation, , Tél. +41 (0)31 359 01 01
Catalogue
(en allemand):
Hanna
Bekker vom Rath, zwischen Brücke und Blauem Reiter, Ed. Museum Wiesbaden, texte de Roman Zieglgänsberger, Marion Bornscheuer, Vera
Klewitz, Marian Stein-Steinfeld, 208 pages, 155 illustrations couleur et 24 illustrations
en noir et blanc, 19,5 x 25 cm, lin et jaquette de protection
Prix: CHF 39,90 (ISBN 978-3-86832-162-3)