Paul Klee. Je ne veux rien savoir
Comme de nombreux artistes de l’avant-garde au début du XXe siècle, Paul Klee était en quête de nouvelles formes picturales d’expression et s’intéressait à « l’origine de l’art ». Il espérait parvenir à celle-ci en étudiant et en collectionnant des dessins d’enfant ainsi que des œuvres d’art brut, préhistorique et non européen.
Pour la première fois, les diverses sources qui ont conforté Paul Klee dans sa recherche artistique d’une « immédiateté » prétendument « authentique » sont mises en lumière de manière critique à l’aide d’œuvres de l’artiste ainsi que de documents et d’objets privés. Dans la même lignée, l’exposition s’interroge sur les problèmes que posent aujourd’hui les schémas de pensée idéologiques de la modernité.
Au début du 20ème siècle, l’Europe est marquée par des crises politiques et économiques qui entraînent des bouleversements sociaux et culturels. Ces changements se manifestent aussi dans les arts qui rompent avec les normes politiques, sociales et esthétiques dominantes. Durant ses années de formation Paul Klee remet radicalement en cause ce qui a été enseigné jusque-làdans les académies d’art européennes. Il recherche des formes d’expression artistique qui ne correspondent pas aux conceptions que l’on se fait généralement de l’art en Occident. Le groupe qui gravite autour du Cavalier Bleu ( Blauer Reiter ), les dadaïstes et les surréalistes, que Klee fréquente dans les années 1910 et 1920, commencent également à collectionner et à étudier les dessins d’enfants, les oeuvres de personnes ayant une expérience psychiatrique, l’art préhistorique et extra-européen. Ils présentent ces productions artistiques dans différentes publications et expositions en les confrontant à leurs propres œuvres.
Les artistes avant-gardistes tels que Klee sont fascinés par tout ce qui
s’écarte des normes occidentales. Cette fascination pour l’ « Autre » et la
création, qui s’ensuit, de nouveaux univers artistiques tendant à l’abstraction
demandent à être replacés dans le contexte d’un Zeitgeist marqué
par le racisme colonial. L’avant-garde européenne souligne
qu’elle a délibérément opté pour un langage pictural réduit, « primitif
». En revanche elle dénie, notamment
aux enfants, aux personnes
diagnostiquées comme malades mentales, aux sociétés préhistoriques
et indigènes, tout choix conscient.
S’appuyant sur l’œuvre de Klee et sur des documents provenant de
ses archives, l’exposition jette un regard critique sur les schémas
de pensée idéologiques du modernisme. Elle met surtout en lumière
la façon dont on se représentait alors les supposées « origines de
l’art » et, ce faisant, la construction occidentale de la notion même
de primitivisme. L’exposition donne un aperçu de la recherche
actuelle
sur le sujet et soulève inévitablement de nouvelles questions
qu’il faudra bien clarifier à l’avenir.
Cette exposition est dédiée à Alexander Klee ( 1940–2021 ).
L'exposition est une coopération avec le LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut à Villeneuve-d’Ascq.
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