Communiqué de presse
Inauguration «Maître Klee! Enseignant au Bauhaus»

L’exposition «Maître Klee! Enseignant au Bauhaus» présente pour la première fois en détail les principes théoriques sous-tendant l’art de Paul Klee. Cinq salles sont dédiées aux oeoeoeoeuvres créées par l’artiste dans toutes les phases de sa carrière. Elles sont organisées selon les principes de base de Paul Klee: couleur, rythme, construction, nature et mouvement. Le choix d’oeoeoeoeuvres est complété par une sélection extensive de notes d’enseignement du Maître sur les principes de base de la forme, principes que Klee a élaborés lors de son enseignement au Bauhaus de Weimar et de Dessau de 1921 à 1931.

La présentation de ces incroyables richesses est une première absolue. Elle répond à un désir maintes fois exprimé par les historiens de l’art. Durant quatre ans, une équipe de recherche a organisé, retranscrit et commenté les quelque 3’900 notes d’enseignement se trouvant dans la collection Paul Klee. Ces notes sont aujourd’hui intégralement publiées dans une banque de données en ligne. L’exposition permet pour la première fois d’en apprécier les originaux. Elle est une invitation à la flânerie et à la découverte. Les facsimilés disponibles dans la banque de données offrent de leur côté une étude plus approfondie des notes de Paul Klee.

En présentant en vis-à-vis les notes pédagogiques et les oeoeoeoeuvres d’art de l’artiste, cette ingénieuse exposition place au centre de l’attention une des principales activités du Zentrum Paul Klee, activité qui se déroule normalement en coulisses, soit l’exploitation scientifique et la recherche sur l’oeoeoeoeuvre de Paul Klee. Grâce à ce travail, le Zentrum Paul Klee se révèle une nouvelle fois à la pointe, sur le plan international, des musées d’art moderne.

Dès 1921, Paul Klee a enseigné au Bauhaus aux côtés de Vassily Kandinsky, Lothar Schreyer ou encore Oskar Schlemmer. Nommé «Maître», comme ses collègues, il avait pour élèves non pas des artistes au début de leur carrière, mais, comme il le disait lui-même, des «créateurs, des praticiens au travail». Il était convaincu que l’art, en tant que tel, n’est pas matière enseignable, car il ne peut naître que sous l’impulsion de l’intuition. L’objectif de son enseignement était donc de transmettre aux étudiants les principes de base de la mise en forme.

Selon la philosophie de Klee, la forme définitive n’est pas l’essentiel. Ce qui l’est, c’est le chemin menant à la forme. Ce principe tisse un fil rouge dans son enseignement. L’artiste n’a cessé de le souligner: la forme n’est pas finie, mais en devenir. C’est pourquoi il se penchait sur son essence et sur la manière dont elle devient visible. Pour illustrer la naissance de formes abstraites, il s’est beaucoup inspiré, surtout au début de son activité d’enseignant, de phénomènes de croissance présents dans la nature.

Les notes d’enseignement de Paul Klee ne sont pas des esquisses d’oeuvres. Son enseignement a évolué sur la base de ses réflexions sur sa propre activité artistique. Tout en représentant deux domaines distincts, l’oeuvre et l’enseignement offrent aussi, ponctuellement, des points de rencontre. Ainsi, Klee joua à mettre en oeuvre, dans certaines de ses oeuvres, des processus de mise en forme qu’il avait enseignés.

Cinq éléments apparaissent comme essentiels tant dans sa création artistique que dans son enseignement: la nature, la couleur, le rythme, le mouvement et la construction. La sélection de 90 oeuvres de la collection du Zentrum Paul Klee montre comment l’artiste a travaillé sur ces thèmes avant, pendant et après son activité d’enseignant au Bauhaus.

Docteurs en histoire de l’art, Fabienne Eggelhöfer et Marianne Keller Tschirren sont les commissaires de cette exposition. Les deux chercheuses ont également dirigé le projet de recherche sur les notes d’enseignement de l’artiste.

Le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) a soutenu ce travail de recherche. L’exposition et les publications qui en résultent ont de leur côté bénéficié du généreux soutien de la Fondation Paul Klee de la Bourgeoisie de Berne.

L’exposition sera ouverte au public dès le 31 juillet.
Le vernissage officiel a lieu le vendredi 10 août 2012 à 18 heures au Zentrum Paul Klee.

Un catalogue en allemand paraît à l’occasion de l’exposition aux éditions Hatje Cantz (CHF 36.--), de même qu’un livre électronique. Grâce au soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et de la Fondation Paul Klee de la Bourgeoisie de Berne, l’enseignement sur la forme de Paul Klee a pu être organisé et publié dans une banque de données en ligne (www.kleegestaltungslehre.zpk.org).

Informations supplémentaires:
Maria-Teresa Cano, responsable de la communication et de la médiation, , Tel. +41 (0)31 359 01 01

Mittwoch, 15. August, 16-17 Uhr
Einführung für Lehrpersonen mit Tipps für den Besuch mit der Schulklasse
Gratis | Ohne Anmeldung

Sonntag, 4. November, 11 Uhr
«Die Bauhäusler»
Dr. Fabienne Eggelhöfer (Kuratorin ZPK) im Gespräch mit Jakob Bill, Prof. Klaus Itten und Alexander Klee (Nachkommen der Bauhauslehrer)
Ausstellungseintritt

Sonntag, 25. November, 10.30–12 Uhr
Familienmorgen «Abfahrt der Schiffe»
Ein geführter gemeinsamer Ausstellungsbesuch, der die Kleinen zur anschliessenden kreativen Arbeit im Kindermuseum Creaviva anregt, während die Grossen die Führung fortsetzen.
CHF 10 pro Familie + Ausstellungseintritt | Ab 4 Jahren | Anmeldung: Tel. 031 359 01 61 oder creaviva@zpk.org

Freitag, 30. November, 10–18 Uhr, Kunstmuseum Bern
Wissenschaftliches Symposium «Die Entdeckung der Farbe: Johannes Itten, Paul Klee und Otto Nebel»
Eine Kooperation des Kunstmuseum Bern und des Zentrum Paul Klee
Weitere Informationen: www.kunstmuseumbern.ch

Donnerstag/Freitag, 3./4. Januar 2013
Wie werde ich Komponist?
Dieser Frage gehen der Berner Komponist Jürg Wyttenbach und die Musiker/innen des Ensemble Paul Klee in einem zweitägigen Workshop für die ganze Familie nach.
Weitere Informationen: www.zpk.org

Zur Ausstellung erscheint ein Katalog und ein E-Book im Hatje Cantz Verlag.

Cours sur les formes picturales
Son premier cours, Paul Klee l’a donné entre le 14 novembre 1921 et le 19 décembre 1922. Dans ce livre, il a réuni les textes du cours, qui était obligatoire pour tous les étudiants. L’objectif de cet enseignement était, à travers l’analyse de formes existantes, de comprendre la création – que Klee appelle «genèse» – de ces formes. A côté de la théorie des couleurs, cours sur les formes picturales traitent en grande partie des thèmes que Paul Klee a repris, plus tard, dans ses cours sur l’Ordre de base
et la Mécanique picturale.

Théorie de la mise en forme picturale
A côté de son cours sur les formes picturales, Klee a produit, durant son activité d’enseignant, quelque 3’900 pages de matériel d’enseignement, qu’il a appelé Théorie de la mise en forme picturale. Comme tout enseignant, Klee a repris et développé ses notes au fil des ans. Ce n’est qu’en 1928 qu’il a organisé ce matériel et l’a complété par une table de matière avec 24 chapitres. Dans cette exposition, chaque chapitre fait l’objet d’une vitrine. Klee a subdivisé ce matériel en trois parties: dans la 1ère partie, généralités, il présente les principes de la mise en forme. Ceux-ci sont illustrés au moyen d’exemples concrets trouvés dans la nature. Klee souligne qu’une forme n’est pas, mais est définie par sa création. Dans ce cadre, l’analyse de la structure interne d’un ensemble renseigne sur sa création. Les chapitres de la 2ème partie, mise en forme planimétrique sont consacrés aux formes bidimensionnelles. A côté de la présentation et de la description des voies qui mènent aux formes élémentaires que sont le carré, le triangle et le cercle, il se penche sur la structure interne de celles-ci. Ces formes sont ensuite combinées de diverses manières, modifiées et finalement transformées en des formes irrégulières. Enfin, la 3ème partie, mise en forme stéréométrique traite des corps tridimensionnels tels que le cube, la pyramide, la sphère et le cône.

Nature
Paul Klee a utilisé très tôt les lois de la nature comme base de son travail artistique. Tandis que, dans son enseignement, la nature lui sert d’exemple pour une mise en forme vivante, elle l’intéresse aussi comme motif, dans sa propre création. Il intégra dans ses oeuvres la structure qui donne sa forme à l’intérieur de la plante. Fasciné par la vision permise par le microscope, il a créé des formes ressemblant à des cellules et s’est penché, thématiquement, sur la partition des cellules. Il a aussi commenté, ironiquement, le discours dominant de l’époque sur la nature en tant que modèle pour la technique ou en tant que principe de création sexualisé.

Couleur
Paul Klee ne trouva son art des couleurs que relativement tard. Pendant longtemps, il avait travaillé avec de la technique du verre églomisé et les aquarelles en noir. Mais avant son voyage en Tunisie déjà, voyage qui, en 1914, passe pour un moment clé dans sa peinture, il réussit à faire passer ses études sur la tonalité dans la couleur. On trouve des degrés de tonalités avec les couples de couleurs complémentaires dans de nombreuses aquarelles de l’époque du Bauhaus. La confrontation de l’artiste avec l’ordre des couleurs se manifeste aussi dans ses «tableaux de carrés», où il utilise le procédé du reflet complémentaire, tel qu’il l’a expliqué dans I.3 Specielle Ordnung (I.3 Ordre spéciale). Dans son oeuvre tardif, son usage de la couleur sera de plus en plus intuitif.

Rythme
La structure rythmique d’une surface revêt une grande importance chez Paul Klee. La répétition régulière de motifs de lignes simples crée, le plus souvent, des structures horizontales se laissant interrompre à souhait sans que le caractère du motif n’en soit modifié. Excellent violoniste, Klee reprit en outre des éléments musicaux pour ses compositions. Les mouvements de la baguette du chef d’orchestre deviennent des voiliers. Il laisse aussi parfois des formes de lignes naître librement. Ces lignes et ces surfaces qui se recoupent sont l’équivalent d’une partition à plusieurs voix et deviennent une polyphonie visuelle.

Mouvement
Pour Paul Klee, la mise en forme est la théorie du mouvement des formes. Ce principe imprègne aussi bien sa création artistique que son propre enseignement. Sa conviction que le mouvement est à la base de tout devenir repose, entre autres, sur sa lecture de Goethe. La réflexion sur les métamorphoses et les théories romantiques étaient très en vogues au début du 20e siècle. Paul Klee a thématisé le mouvement des plus diverses manières. La flèche est ainsi le symbole d’un mouvement clairement dirigé tandis que des motifs tournant expriment le dynamisme.

Construction
Vers 1930, il est frappant de voir de nombreuses constructions géométriques apparaître dans les oeuvres de Paul Klee. Il faut les mettre en relation avec les formes planimétriques et stéréométriques qu’il avait enseignées au Bauhaus dès 1927. On trouve quelques dessins qui sont des applications plus ou moins directes de notes qu’il avait élaborées pour son enseignement. De nombreuses oeuvres montrent une approche narrative et ludique avec des constructions qui révèlent plus que jamais le don de Paul Klee pour l’observation et le commentaire ironique.